
Le mot «consternation» est plutôt faible pour décrire l’état d’esprit qui régnait dimanche à l’intérieur du vestiaire des Blue Bombers de Winnipeg, finalistes malheureux de la Coupe Grey pour une deuxième année consécutive.
Au Manitoba, plusieurs amateurs s’attendaient à voir leur équipe préférée racheter sa défaite par un point subie aux mains des Argonauts de Toronto un an auparavant. Les preneurs aux livres et la plupart des observateurs partageaient cet avis : après tout, la troupe de l’entraîneur-chef Mike O’Shea avait conservé une fiche de 14-4 en saison régulière, malmenant au passage les Alouettes à deux occasions.
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Cependant, les champions de la section Ouest de la Ligue canadienne de football n’ont pu contenir l’élan du quart Cody Fajardo sur la dernière séquence offensive des Moineaux en fin de match et la défaite de 28 à 24 hantera leurs esprits pendant tout l’hiver.
«C’est juste triste et décevant, a mentionné aux médias le pivot des Bombers Zach Collaros, peinant à retenir ses larmes. Vous jouez pour gagner le match, pour remporter le dernier de l’année, et nous sommes arrivés à court. Comme équipe, Montréal a mieux fait que nous. Je suis vraiment triste, car il y a beaucoup de bons gars ici et vous ne voulez pas laisser tomber les gens. C’est terrible.»
Le sentiment d’impuissance était bien perceptible chez le porteur de ballon Brady Oliveira, auteur d’une récolte de 119 verges et un touché par la course. Le joueur canadien par excellence de la campagne sanglotait au moment d’exprimer son désarroi.
«La saison que j’ai disputée cette année, c’est une perte totale. Je n’ai pas réussi ce que je souhaitais. Je n’avais pas fixé d’objectifs individuels. Je voulais aider le club et ma ville à décrocher un championnat. Nous n’avons pas accompli le boulot», a-t-il déclaré, tel que rapporté par le quotidien «Winnipeg Sun».
En quête de réponses
Du côté d’O’Shea, la déception est certes vive, même s’il a qualifié le match de «divertissant» pour le public. Il reste que l’analyse de l’échec nécessitera du temps et plus de raison que d’émotion. «Tout reste à déterminer. Il faut trouver ce qui explique pourquoi vous gagnez ou vous perdez, puis continuer à suivre le processus», a-t-il estimé en ondes sur TSN.
Si le pilote des Bombers veut identifier les éléments qui ont fait défaut, il pourra regarder en direction de la défense. Sans être médiocre, elle a croulé dans les moments les plus inopportuns.
«Le touché au début de la seconde demie [sur un attrapé de 23 verges de Cole Spieker] et celui à la fin [inscrit par Tyson Philpot], voilà les deux jeux qui leur ont permis de remporter la partie. Il faut leur donner le crédit qu’ils méritent», a indiqué l’ailier défensif Willie Jefferson.